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Mard 31 Decembre 1940

Ce jour qui rassemble à tous les autres est pourtant un jour qui clos une année où j’ai souffert comme jamais encore.

Souffrances physiques, je les ai oubliées, mais ce qui m’a rendu le plus malheureux c’est le manque d'affection, c'est d’être loin de ma femme chère, de mon fils et de toute ma famille.

Cette année je l’avais commencée loin des miens mais j’avais l’espoir de la mieux finir, au lieu de cela je suis prisonnier en Allemagne et depuis des mois je suis séparé de tous ceux que j’aime.

Je n’ai pas à me plaindre particulièrement de ceux qui me gardent, ni des civils que je côtoie mais où est ma douce France où tout est si facile. Si seulement j’avais eu la consolation d’avoir des lettres régulièrement. Mais j’ai eu juste quelques lettres de loin du loin et maintenant

 

 

 

je n'en reçois plus du tout. J’espère que l’année prochaine sera de beaucoup meilleure et que je n’en passerai qu’une faible partie en Allemagne.

Je veux clore ce livre en envoyant tous mes vœux de bonheur à ma petite femme adorée qui doit être bien triste seule avec notre cher petit Gérard.